Pourquoi mon vieux logiciel est-il lent ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi votre vieux logiciel accuse des problèmes de lenteur, et c’est aux développeurs d’en trouver la source. À l’image d’un garagiste qui doit vérifier soigneusement pièce par pièce chacune des composantes d’une vieille voiture afin d’identifier la cause des problèmes, un développeur devra explorer le vieux logiciel sous tous ses angles, en considérant notamment les pièces qui auraient été ajoutées ou réparées au fil des ans.

Code source, framework, infrastructure ou base de données : chaque élément devra être analysé avant qu’un diagnostic poussé ne soit posé. 

Dans cet article nous explorerons les sources les plus fréquentes aux problèmes de lenteur. 

1. Technologie obsolète 

Construits avec des technologies qui ne sont plus optimisées ou supportées, les anciens logiciels sont sujets à des lenteurs. C’est le cas, par exemple, des anciennes versions des langages de programmation, qui manquent souvent d’améliorations importantes en vitesse ou en sécurité.

L’accès aux bibliothèques ou à des dépendances obsolètes nuit aussi gravement au bon fonctionnement du logiciel.
Tableau d’obsolescence du Framework .NET
Tableau d’obsolescence du Framework .NET


2. Architecture logicielle inadéquate

Les vieilles architectures monolithiques deviennent difficiles à gérer au fur et à mesure qu’elles grandissent. En devenant trop encombrantes, elles ralentissent. Leur manque de modularité vient aussi en compliquer la maintenance ou l’optimisation.

Une architecture monolithique peut également empêcher une mise à jour ou un remplacement facile des parties obsolètes du système, nécessitant souvent une refonte complète pour intégrer des améliorations modernes.
Architecture monolitique versus architecture microservices
Architecture monolitique versus architecture microservices


3. Problèmes de maintenance

Si le code a subi de nombreuses transformations ou correctifs au fil de plusieurs dizaines d’années (l’ajout de fonctionnalités par exemple), il y a fort à parier qu’il soit maintenant désorganisé et difficile à suivre : ce qui ralentit le logiciel.
 
Les efforts de maintenance et de mises à jour peuvent aussi être compliqués si le code a été mal documenté ou que les pratiques de codages sont incohérentes.

4. Accumulation de données 

Les bases de données utilisées par les anciens logiciels peuvent devenir très volumineuses au fil du temps, entraînant des temps de requête plus longs et des performances globales réduites.

Il est aussi possible que les anciennes bases de données ne soient pas optimisées pour les requêtes modernes, nécessitant une restructuration ou une migration vers des systèmes plus performants.

5. Manque d’optimisation

La vitesse des vieux logiciels risque d’être limitée s’ils n’emploient pas les techniques d’optimisation modernes comme la mise en cache, l’optimisation des requêtes SQL ou encore les réseaux de diffusion de contenu (le CDN par exemple).

La parallélisation des tâches ou l'utilisation de microservices chez les anciens logiciels peuvent être absentes, limitant l’efficacité et la vitesse du logiciel ou de l’application.

6. Augmentation de la charge de travail

Autre possibilité rencontrée : celle où la croissance du nombre d’utilisateurs excède les prévisions initiales, ce qui donne lieu à des performances insuffisantes du logiciel.

L’ajout continu de nouvelles fonctionnalités sans optimisation peut aussi alourdir le système et réduire ses performances. Une situation qui est exacerbée lorsque l’infrastructure qui lui est sous-jacente n’est pas mise à jour pour gérer cette charge accrue.

7.   Dépendances externes 

Comme indiqué précédemment, des dépendances ou modules externes obsolètes qui ne sont ni performants, ni optimisés, peuvent influencer grandement tout le fonctionnement de vieux logiciels : au même titre que des difficultés de connectivité au réseau ou l’accès à des bibliothèques non maintenues.
 

Solutions et recommandations 

Voici quelques conseils utiles pour améliorer les performances des vieux logiciels :

  • Audit et refactorisation:Un audit complet du code et une refactorisation des sections obsolètes peuvent largement améliorer le rendement du logiciel. 
  • Mises à jour technologiques: Une migration du système vers des technologies plus récentes peut aussi diminuer grandement les anomalies et lenteurs. 
  • Modernisation de l'architecture: La migration du système vers une architecture plus moderne et évolutive (comme les microservices) peut influencer positivement les performances du logiciel. 
  • Optimisation des bases de données: Pour une meilleure gestion des données et des requêtes plus rapides, réorganiser et optimiser les bases de données doit être considérée. 
  • Utilisation de techniques modernes: Envisager l’emploi de techniques d’optimisation modernes comme la mise en cache, les requêtes SQL optimisées ou encore les réseaux de diffusion de contenu (CDN) pour les ressources statiques. 
  • Formation continue: Encourager la formation aux meilleures pratiques et outils pour les équipes de développement peut certainement jouer en faveur de logiciels plus performants. 

Conclusion

Les technologies obsolètes, une architecture logicielle inappropriée, l'accumulation de données, l'augmentation de la charge, le manque d'optimisation, ainsi que les problèmes de maintenance, de compatibilité et les dépendances obsolètes, peuvent tous expliquer la lenteur de votre ancien logiciel.

La lenteur peut être très néfaste pour le succès de votre application sur mesure. Par exemple, selon l'étude «The App Attention Span Study», menée par AppDynamics en partenariat avec l'Institute of Management Studies (IMS) de Goldsmiths, University of London, près de 90 % des personnes interrogées ont cessé d'utiliser une application en raison de mauvaises performances.

Investir dans la refonte ou la modernisation de votre application ou logiciel peut améliorer la productivité, renforcer votre compétitivité, et accroître l'engagement des utilisateurs.